La rouille de l'alisier torminal

Cet article est relatif à la rouille de l'alisier torminal observée ensemble, samedi 26 Juin, lors de la sortie à Saint Philippe d'Aiguille.

Chacun a pu constater l'existence de taches orange-rouille sur la face supérieure des feuilles de l'alisier. (photo n° 1)

Il s'agit du témoignage de l'existence d'un micro-champignon parasite des sorbiers d'une façon plus générale ; en effet il y a une reconnaissance biochimique entre ces deux partenaires.

Ce printemps par un matin humide, on peut penser que les spores (je les ai appelées spores de la troisième catégorie) se sont déposées par exemple dans la rosée qui recouvrait les jeunes feuilles et la « bonne température » aidant, elles ont germé sur place en développant un tube mycélien qui a « humé les stomates » (photo n°3) (car voilà où réside la reconnaissance biochimique), les a pénétrés et un feutrage mycélien s'est développé dans la feuille ; on sait en effet que le parenchyme chlorophyllien y pratique la photosynthèse aussi le champignon a tout le loisir de manger les glucides entre autres sur place...

La photo n°3 montre la tache orange mais sur le revers de la feuille et si vous observez bien, on peut y reconnaître l'orifice rond du stomate encadré par deux cellules l'entourant et donc formant aussi un rond qui diffèrent des cellules autour qui sont polygonales comme d'habitude...

Puis, c'est ainsi programmé dans le cycle de vie, les filaments vont organiser des organes produisant une première catégorie de spores (ce sont les globes brun foncé des photos 2 et 4 mais qui n'ont pas encore à ce jour mis en place les spores mûres.)

Cette catégorie de spores sera disséminée aussi sur le sorbier et donc elle multiplie le parasite.

Dans une autre phase ultérieure du cycle, le champignon produira une deuxième catégorie de spores qui sera disséminée sur le genévrier commun (vous vous souvenez de les avoir vus à proximité.) ; elles y donneront naissance à des mycéliums qui assureront la reproduction dans les feuilles et ainsi, se mettront en place une troisième catégorie de spores qui iront au printemps prochain parasiter le sorbier. Cette catégorie de spores reproduit le parasite.

Le cycle est bouclé mais quelle histoire pour ce Gymnosporangium cornutum!

Pour résumer : Au même arrêt, j'ai expliqué à deux ou trois participants qu'on pouvait analyser le dynamisme de végétation allant vers la colonisation par les arbres de la forêt ; quant au cycle compliqué des urédinées (les rouilles) cela peut se résumer à dire : ce micro champignon passe par les deux hôtes que vous voyez ici et c'est une stratégie de vie classique que de profiter des autres directement ; c'est intéressant aussi de dire qu'un hôte permet au champignon d'augmenter sa population (l'alisier, ici) et un autre sa reproduction (le génevrier), donc avec un brassage génétique toujours favorable aux espèces au cas où les conditions de vie se modifieraient, il y aurait des patrimoines géniques variés, donc certains seraient forcément aptes à s'adapter...

Rouille du sorbus torminalis