Sortie du jeudi 27 Mai 2021 : Dactylorhiza elata à Carcans

Cette première sortie après le confinement nous a permis de nous retrouver dans les marais de Carcans où nous avons accueilli notre nouvelle adhérente, Virginie. Nous étions sur la magnifique station de Dactylorhiza elata, découverte en 2015 par Frank Quenault, responsable du SIAEBVELG  (Syndicat Intercommunal d’Aménagement des Eaux du Bassin Versant des Etangs du Littoral Girondin). Merci à Estelle Jardot, du SIABVELG, pour sa présence et ses réponses  à nos nombreuses questions. Le site du SIABVELG : https://www.lacsmedocains.fr nous fournit de très précieux renseignements sur les lacs médocains. Vous pouvez également le consulter en cliquant sur l’onglet "lien" du site d'OIKOS.

La flore des marais a souffert de la hauteur d’eau exceptionnelle du Lac durant les deux derniers hivers et n’avait pas la magnificence des années précédentes. Nous avons tout de même trouvé de nombreuses Dactylorhiza elata, mais nanifiées comme beaucoup de plantes cette année et en particulier les Dactylorhiza maculata rencontrées sur le chemin. Nous avons vu le cortège habituel des plantes de marais : Lysimachia tenella, juncus bulbosus, Schoenus nigricans , Osmunda regalis, Myrica gale, Genista anglica, Drosera intermedia……. Nous avons encore pu admirer de nombreux Eriophorum angustifolium …..

Nous avons été très surpris de découvrir, pour la première fois sur ce site, deux magnifiques stations d’une minuscule gentianacée : la Cicendia filiformis ; petite plante à éclipses, pouvant former des populations assez importantes et disparaître soudainement sans raison apparente, puis réapparaître sans plus de raison, à partir de la banque de semences du sol. Victime de la disparition ou la dégradation des milieux humides, elle est en régression   dans toute la France. Elle semble avoir déjà pratiquement disparu de nombreuses régions (Dauphiné, Ile-de-France...) et reste très vulnérable ailleurs.

Après un pique-nique convivial, auquel Jean et Annie Laporte-Cru nous avaient fait le plaisir de participer, nous sommes partis visiter la petite chapelle romane de Saint Laurent du Médoc, l’église Notre-Dame de Benon. Nous nous sommes rendus en suivant dans la forêt de Saint Queyran.   Forêt domaniale depuis 1975, elle a appartenu à un notable bordelais des années 1880, Nathaniel Johnston.  Celui-ci était issu d'une famille écossaise émigrée en Irlande puis installée en France. La multitude et la hauteur des Rhododendron ponticum rendent la promenade des plus agréables. Les botanistes distinguent deux sous-espèces de ces rhododendrons :
- Rhododendron ponticum ssp. ponticum : il provient des rives de la mer Noire (Turquie) et possède des pédoncules floraux glabres et des feuilles longues de 12 à 18 cm.
- Rhododendron ponticum ssp. baeticum : il provient de la péninsule Ibérique (Sud-Ouest de l’Espagne et Sud du Portugal) et possède des pédoncules floraux poilus et des feuilles longues de 6 à 12 cm.

Le site est également intéressant par la présence de nombreux plants de Rorippa pyrenaica. Cette brassicacée est aisément reconnaissable à son allure gracile et à ses feuilles à segments linéaires et à oreillettes étroites embrassant nettement la tige.

Nous avons cherché en vain la rare Phelipanche purpurea aperçue l’année dernière.