Samedi 10 Novembre 2018 : Sortie mycologique à l'église du Vieux Lugo
Nous avons retrouvé nos amis de la Société Linnéenne de Bordeaux à 9h30 à l'église du Vieux Lugo près de Belin-Béliet. Seul le soleil manquait au rendez vous. Guidés, comme toujours magistralement par Brigitte Vignot et Bertrand Lartigue nous avons arpenté une zone siliceuse et bien souvent humide. Nous y avons fait de très nombreuses et belles découvertes. Sous une pluie battante, en toute fin de matinée, nous avons rejoint Le Graoux pour pique-niquer et suivre les déterminations de Brigitte et Bertrand à l'abri.
Brigitte nous rappelle quelques grands principes de détermination qui n'autorisent toutefois pas le néophyte à consommer ces champignons.
Les amanites ont une volve, un anneau des lamelles blanches à l'exception de l'oronge, Amanita caesarea.
- L'amanite citrine a une odeur de pomme de terre.
- L'Amanite rubescens ou Golmotte, se caractérise par des traces rouges sur le pied.
- L'Amanite panthère est cannelée sur la marge.
- L'Amanite spissa a un pied très épais.
- L'Amanite muscaria est le mets préféré des rennes en Scandinavie. C'est elle qui permettrait aux rennes du Père-Noël de voler. Plus sérieusement elle est toxique et hallucinogène. Les chamanes scandinaves récupèrent et boivent l'urine de rennes ayant consommé la belle amanite muscaria pour leur rite.
- La mortelle Amanite phalloïde qui a une volve en sac et une couleur souvent olivâtre. Vingt-cinq grammes de ce champignon suffisent à tuer un homme. Elle est ubiquiste et pousse donc partout quelque soit la nature du terrain
L'Otidea onotica ou oreille-de-lièvre ressemble beaucoup à une pézize. Mais cette dernière est toujours en forme de coupe alors que l'otidea est ouverte.
Les Agarics possèdent un anneau mais n'ont jamais de volves. Leurs lamelles roses foncent en viellissant pour devenir noires.
Nous avons eu la chance de trouver le Clitopilus prunulus à forte odeur de farine, indicateur de présence de cèpes, mais pour une fois l'indicateur n'a pas été performant.
Les Russules comme les Lactaires ont un pied cassant comme de la craie. Les Lactaires produisent un latex. Les russules sont soit douces soit amères. Leur identification est souvent complexe. Bertrand Lartigue qui les connait particulièrement bien manie réactif et microscope pour les identifier avec certitude.
Les Cortinaires se reconnaissent facilement grâce aux traces de cortine sur le pied. La cortine est constituée par des fines fibrilles qui relient le bord du chapeau à la partie supérieure du pied, telle une toile d’araignée. Lorsque le champignon se développe, cette cortine se déchire et adhère au pied tel un anneau. Cette cortine est souvent persistante et avec l’âge se colore de brun-rouille, de la couleur des spores qui s’y collent.