Sardaigne : 7 avril 2019, les environs de Turri
Du 6 au 11 avril nous avons séjourné avec Marie-Reine dans le sud-ouest de la Sardaigne pour en explorer la flore. Nous étions logés à l’agriturisme « Su Massaiu », qui signifie « Le paysan » dans la petite bourgade de Turri, 600 habitants, près du site de Barumini, dont je parlerai plus loin. Nous avons pu apprécier l’extrême gentillesse des propriétaires ainsi que leur excellente cuisine.
La campagne alentour était animée du bleu de la bourrache (presqu’invasive…), du rouge lumineux de la Sulla coronaria, un sainfoin cultivé comme plante fourragère qui s’échappe volontiers des champs, du jaune de Glebionis coronaria, ex Chrysantemum (pardon, Bernard…) et de celui du Cerinthe major lui aussi omniprésent.
Nous avons eu la chance d’être accompagnés par Gianni Orrù, grand spécialiste des orchidées de Sardaigne que j’ai connu par l’intermédiaire d’Acta Plantarum, et de son ami Gabriele avec qui notre vice-présidente a pu parler français. Nous les remercions pour leur disponibilité, leur gentillesse et les informations qu’ils nous ont données.
Le premier jour, malgré le mauvais temps, nous nous sommes rendus dans le village voisin où se tenait « La fête des herbes sauvages ». Un stand présentait quelques plantes caractéristiques du lieu, dont des endémiques, d’autres étaient plus orientés vers les utilisations gastronomiques et médicinales des plantes. Une halte nous a permis de déguster une petite pâtisserie du coin, traditionnellement préparée aux environ de Pâques – les « pardulas », à base de ricotta de brebis, aromatisées au citron et à l’orange.
Nous sommes ensuite, toujours sous la pluie, allés voir la « tumba de sos Gigantes di Sa Domu 'e S'Orcu » (c’est du sarde, la langue romane qui est restée la plus proche du latin vulgaire) - les Tombes des Géants sont des monuments funèbres mégalithiques constitués de sépultures collectives, à l’origine couverte d’un tumulus, qui appartiennent à la culture des « nuraghe » (La culture nuragique apparaît en Sardaigne au cours du premier âge du bronze, vers 1500-1300 av.J.-C. Son nom dérive de son monument le plus caractéristique : le nuraghe dont nous parlerons plus loin). Ses monuments n’ont aucun équivalent ailleurs.
L’après-midi, dans le Parc Naturel du Monte Arci, Marie-Reine a craqué devant les tapis de Cyclamen repandum. Il s’agit d’un massif isolé d'origine volcanique, constitué de lave basaltique, connu pour ses très riches gisements d'obsidienne - ce minéral à structure vitreuse, extrêmement recherché pendant la préhistoire pour la production d'outils et d'armes, mais rare dans le bassin méditerranéen.
Sur la route du retour, nous avons pu admirer dans le village de Baressa, quelques "murales", ces grandes fresques, ici consacrées à la vie traditionnelle, parfois plus politisées, si fréquentes en Sardaigne.